Aller au contenu

Achat d’une entreprise dans un contexte de succession : Quelles possibilités de financement ?

Accord pour la reprise d'une entreprise

Pour un propriétaire qui souhaite céder son entreprise, trouver le bon repreneur n’est jamais facile. Le lien fort que le propriétaire entretient généralement avec son affaire ne lui permet pas de s’en détacher si facilement. La décision a besoin d’être mûrement réfléchie, car le choix de l’acheteur doit être idéal. Malheureusement, l’un des problèmes souvent rencontrés, c’est l’incapacité de ces acheteurs à pouvoir financer la reprise de l’entreprise.

De manière classique, les modes de financement d’une d’entreprise englobent les prêts conventionnels, les financements mezzanine et les fonds propres. Mais lorsque l’opération d’achat de l’entreprise intervient dans un contexte de succession, les modes de financement sont envisageables par les acheteurs.

Prêts à faible taux d’intérêt, aides publiques, bonis sous forme d’actions… Les possibilités de financement d’une entreprise en contexte de succession sont nombreuses.

Que faut-il savoir globalement de la reprise d’une entreprise en contexte de succession ?

Forme de transmission favorisant la pérennité de l’entreprise, la reprise est une opération essentielle. Lorsque cette transaction a lieu en période de succession au sein de l’entreprise, elle obéit à une démarche particulière.

En contexte de succession dans une entreprise, plusieurs éléments d’ordre psychologique entrent en jeu. Il s’agit de la motivation du repreneur, le désengagement du cédant, les personnalités des acteurs, l’adaptation des partenaires et des salariés de l’entreprise à sa nouvelle direction…

Il est possible que l’héritage familial semble lourd dans la mesure où l’héritier est tenu par plusieurs exigences : ne pas détruire l’œuvre des générations précédentes, assurer la pérennité de l’affaire, ne pas décevoir les uns et les autres, etc.

La reprise de l’entreprise implique un transfert de propriété et de pouvoir. Dans certains cas, les héritiers détenteurs du capital peuvent se retrouver dans un dilemme : se contenter de leurs dividendes ou procéder à des investissements.

En contexte de succession, il faut tenir compte de la passation de pouvoirs qui peut se complexifier. Si le repreneur s’impose comme patron en gagnant la confiance des acteurs (clients, salariés, fournisseurs…). Les compétences managériales du repreneur doivent être solides pour favoriser sa prise des commandes dans des conditions adéquates.

En ce qui concerne le financement de la reprise, souvent, la cession d’une entreprise qui n’est pas financée par des fonds propres crée un besoin financier qui varie selon le cas. Lorsque le règlement de la succession est à titre onéreux, elle peut se faire à un successeur interne ou externe. Rarement, les fonds de l’entreprise seront impliqués.

Étude du financement de la reprise d'une entreprise

Quelles sont les possibilités de financement de l’achat d’une entreprise dans un contexte de succession ?

En dehors de l’apport personnel classique, il existe plusieurs possibilités de financement d’un achat d’entreprise en contexte de succession. Chacun des modes de financement dépend de certaines variables.

Option d’achat des actions

L’option d’achat d’actions est une entente écrite par un employeur pour donner la possibilité à son employé d’entrer dans le capital-actions de l’entreprise.

Cela lui permet d’avoir un plus fort sentiment d’appartenance à la structure et de susciter plus son implication.

Les bonis sous forme d’action

Lorsque la reprise d’une entreprise se fait par un employé, il est possible pour l’employeur de lui proposer un boni sous forme d’actions en lieu et place des liquidités classiques.

Le boni en action et le régime d’option d’achat d’action présentent quasiment les mêmes avantages fiscaux.

Il est plus facile de mettre en œuvre les bonis en actions, car la démarche peut être personnalisée à un employé précis.

Les prêts à faible taux d’intérêt

Il est possible pour le repreneur de solliciter et d’obtenir un prêt à taux avantageux à un employé intéressé par la reprise. Ledit prêt est assorti d’un compromis sur les modalités de remboursement.

La validation de ce protocole d’entente par le repreneur est une preuve non seulement de son engagement, mais aussi de sa motivation.

Les gels successoraux

On parle de gel successoral lorsqu’il est permis à un employé potentiellement repreneur de souscrire à des actions participantes de l’entreprise à faible coût. Avant de le faire, la valeur des actions de l’entreprise est gelée à sa juste valeur marchande.

Cela signifie que cette valeur est transmise à la catégorie des actions privilégiées. Les nouvelles actions désormais émises par l’entreprise à l’employé ont une valeur égale à la somme souscrite pour lesdites actions.

Concrètement, prenons le cas de l’entrepreneur qui détient des actions participantes d’un coût d’un million d’euros avec une juste valeur marchande qui passe à 5 millions d’euros. Ce dernier a la possibilité de transférer la valeur des actions participantes (5 millions d’euros) aux actions privilégiées qui auront la même valeur.

Cet entrepreneur peut en contrepartie émettre des actions participantes d’une valeur infime à l’employé repreneur. Les actions seront moins coûteuses pour le repreneur, mais elles lui apporteront une plus-value des actions qui progressera au fil du temps.

Par cette démarche, l’employé repreneur accumule plus vite le capital financier nécessaire à l’achat des titres d’un éventuel sortant dans l’actionnariat.

Le crédit-vendeur

Dans le cadre de l’achat d’une entreprise en contexte de succession, il n’est pas exclu que le repreneur sollicite des crédits classiques. Il peut solliciter du cédant un prêt sous forme de crédit-vendeur.

Pour utiliser cette solution, il est indispensable que le vendeur connaisse bien le repreneur de sorte à pouvoir prendre un tel risque.

Les prêts d’honneur

Certains réseaux d’accompagnement proposent généralement aux repreneurs d’entreprises des prêts d’honneur. Il s’agit d’un prêt qui facilite l’obtention ultérieure d’un prêt bancaire classique.

Ces prêts sont octroyés à taux zéro, sans caution personnelle, ni garantie. Le montant de ce type de prêt varie souvent entre 3 000 et 50 000 euros.

Repreneur d'une entreprise en contexte de succession

Le soutien des proches et des investisseurs

Solliciter des proches pour financer l’achat d’une entreprise en contexte de succession est une autre piste classique à envisager.

C’est une manière pour le repreneur d’inviter les amis et les membres de la famille à participer à son projet.

Ce faisant, les particuliers peuvent bénéficier de certains avantages fiscaux. Il est possible de récolter des fonds pour une opération de reprise par des moyens.

Ces moyens sont relativement :

  • Business angels ;
  • Crowdfunding ou financement participatif ;
  • Fonds d’investissement.

Les aides publiques

À toutes les étapes de la vie d’une entreprise, certains établissements publics, les mairies, les régions et même l’Etat central, proposent des aides.

Lors d’une reprise, quel que soit le contexte, il est possible pour un repreneur d’en bénéficier pour faciliter son opération.

Il suffit d’avoir des renseignements sur les aides existantes en consultant la base de données aide-entreprises.fr.

Nos derniers conseils sur la reprise d’une entreprise en contexte de succession

Le financement de l’achat d’une entreprise en contexte de succession est une opération qui doit prendre en considération un certain nombre de circonstances spéciales.

Il est question pour le repreneur de s’assurer que les moyens de financement envisagés peuvent supporter aussi bien la reprise que le fonctionnement opérationnel de l’entreprise.

Il est nécessaire de planifier de manière détaillée et rigoureuse les finances avec des réserves pour les 5 à 6 années suivant la reprise. Aussi, il est essentiel de bien procéder à la négociation du contrat de vente.

Les questions liées aux modalités de paiement, au prix, aux différentes garanties, aux dispositions accessoires doivent être étudiées profondément. Des éventuels pièges sur ces points doivent être détectés et éliminés d’entrée de jeu.

Le recours aux professionnelles dans ce domaine n’est pas à exclure.