Chaque année, des milliers de soignants libéraux passent à côté de centaines, voire de milliers d’euros de frais professionnels qu’ils pourraient légalement déduire. Par manque d’information, de temps ou simplement d’accompagnement adapté, ces dépenses restent à leur charge alors qu’elles pourraient réduire significativement leur bénéfice imposable.
Voici un rappel pratique des dépenses fréquemment oubliées, valables pour les infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes, orthophonistes et autres professionnels de santé en libéral.
1. Les cotisations professionnelles… hors URSSAF
Tout le monde pense à l’URSSAF, mais les cotisations à votre ordre professionnel, votre assurance RCP, votre adhésion à une AGA ou encore votre contribution à la CARPIMKO ou CARCDSF sont bel et bien déductibles intégralement.
Même les cotisations aux syndicats représentatifs sont prises en compte dans certaines limites.
2. Les abonnements numériques et logiciels
Un abonnement à un logiciel de télétransmission (comme Vega, Agathe, Albus…), à un agenda en ligne, ou même à un logiciel de comptabilité adapté aux libéraux, est une charge totalement déductible.
Pensez aussi à vos abonnements mobiles et internet, s’ils sont utilisés dans un cadre professionnel : il suffit de ventiler la part perso/pro (par exemple 70 % pro, 30 % perso).
3. Les frais de véhicule et de déplacement
Vous utilisez votre véhicule pour faire vos tournées ou vous rendre à domicile ? Vous avez le droit de :
- déduire les frais réels (essence, assurance, amortissement) selon un barème précis ;
- ou opter pour l’indemnité kilométrique, souvent plus simple.
Ce choix peut faire varier vos charges de plusieurs centaines d’euros par an. Et si vous avez un deux-roues ou un vélo électrique, c’est également éligible !
4. Le matériel médical et les petits équipements
Les achats de matériel médical (stéthoscope, brassards, table de consultation, tensiomètre…) sont bien sûr déductibles. Mais vous pouvez aussi inclure :
- Les consommables (gants, draps d’examen, désinfectants) ;
- Les mobilier de cabinet (bureaux, chaises, tabourets) ;
- Le petit électroménager si vous accueillez les patients (bouilloire, frigo).
En-dessous d’un certain seuil, ils ne nécessitent même pas d’amortissement.
5. Les formations, congrès et abonnements
Vous suivez une formation DPC, un congrès scientifique ou une formation en ligne ? Ce sont des charges ! Même si une partie est prise en charge, la part non remboursée est totalement déductible.
Pensez aussi aux abonnements à des revues médicales, des livres professionnels ou des plateformes pédagogiques : ces achats renforcent votre compétence, donc leur coût est justifié.
Pour s’assurer de ne rien oublier et gagner du temps, de nombreux professionnels font appel à des structures spécialisées. C’est notamment le cas de ce site, qui accompagne depuis plus de 40 ans les soignants libéraux dans la gestion de leur comptabilité et de leurs obligations fiscales.
6. Le loyer ou les frais de cabinet
Si vous exercez en cabinet :
- Le loyer, les charges de copropriété, l’électricité, ou même le ménage sont bien sûr déductibles.
- Si vous exercez à domicile, vous pouvez déduire une quote-part des charges (en fonction de la surface occupée).
Attention : il faut pouvoir justifier clairement de l’usage professionnel.
7. La téléphonie, la papeterie, la banque
Tous les achats de fournitures (papier, cartouches, dossiers…), les frais bancaires liés à votre compte pro, ou encore l’abonnement à votre ligne mobile pro sont des frais à inscrire dans votre comptabilité.
Même une enveloppe timbrée est déductible, tant qu’elle sert à votre activité.
8. L’assurance du local ou de l’activité
Trop souvent négligées, les assurances liées à votre local, à vos équipements ou à votre activité (vol, incendie, perte d’exploitation…) sont des dépenses professionnelles légitimes.
L’assurance voiture, si elle est utilisée à titre pro, est également concernée en proportion.
9. Les frais bancaires et intérêts d’emprunt
Un prêt professionnel (achat de matériel, financement de patientèle, travaux) génère des intérêts déductibles. Les frais de dossier et les commissions bancaires (tenue de compte, CB pro, prélèvements) sont également à noter.
10. Les prestations de services externes
Faire appel à un comptable, une femme de ménage, un service de télésecrétariat, voire une prestation de communication (logo, site web) : tout cela entre dans les frais professionnels si cela soutient votre activité libérale.
Pourquoi tout noter change tout
Ce que vous ne notez pas, vous le perdez. En 2025, chaque dépense bien enregistrée est un levier pour réduire votre base imposable et améliorer votre rentabilité réelle. L’oubli d’un abonnement de 30 €/mois ou de 400 km non déclarés peut représenter plusieurs centaines d’euros à l’année.
En libéral, chaque euro compte. Et vous n’avez pas à le faire seul·e. Accompagnement, outils, et conseils : tout existe pour vous aider à piloter efficacement votre activité.
